Démarche
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Les seuils, les formes et les paysages que j’explore sont faits de substances mouvantes. Elles se révèlent et se dérobent dans ma série Poussières de roche, elles sont détruites et se recréent dans Les Démons, elles se confondent dans Les formes du vide. J’interroge le temps, la mémoire, et tente de saisir une essence vivante qui s’éveille au cœur de la matière. Cette recherche me mène progressivement à la pratique de la sculpture, un médium qui, par son volume et sa présence, permet un ancrage physique. Là où la photographie raconte, le contact avec la terre, le bois, la roche ouvre une expérience tactile et sensorielle, où chaque matériau porte en lui un mystère à déchiffrer. L’aspérité des surfaces, la froideur d’une pierre ou la souplesse de l’argile renferment les secrets d’une langue ancienne. Ainsi, je conçois des micro-paysages qui viennent dialoguer intimement avec les espaces que je photographie. Le grand et le petit se rejoignent comme deux versants d’un même monde. Les crevasses d’une pierre, le relief d’une écorce, les strates de cendres accumulées, recréent des territoires. Dans leur entrelacement, macrocosme et microcosme interrogent nos perceptions du monde et du vivant.
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